Retour aux origines : Un bonheur partagé
pour toute la famille

Retour en Colombie pour des enfants adoptés qui viennent retrouver leur famille d'accueil.

Genèse de notre projet : Depuis la formation,de notre famille en 2007, en adoptant,Vanessa (7 ans) et Andréa (4 ans), nous leur avons clairement exprimé que ce changement dans leur vie faisait partie de leur cheminement et que nous souhaitions partager nos cultures si tel était leur désir. Elles ont su dès le départ que leur passé était une richesse pour nous quatre et que nous tenions à préserver leur identité tout en évoluant avec le présent et le futur. Vu l’âge de Vanessa, emprunte de nombreux souvenirs, il était essentiel pour elle de pouvoir les exprimer sans retenue…à la fois douloureux, au sein de sa famille biologique, et heureux dans sa famille d’accueil. Andréa buvait les paroles de sa sœur qui nous évoquait, les yeux illuminés, la complicité qu’elles avaient avec les autres enfants hébergés chez Tía Gloria (famille d’accueil), l’ambiance de la Navidad partagée avec les membres de la famille de Tía, la profesora del colegio, les cheveux coiffés le matin par Juliana (nièce de Tía), le goût savoureux des jus de fruit, de l’arequipe, les arepas, les airs de reggaeton, l’hymne colombien entonné main sur la poitrine …un “ voyage ” que nous partagions avec joie, attention, mais aussi avec légèreté afin de permettre d’avancer dans cette nouvelle vie, bien conscients que cela représentait beaucoup de changement pour elles !


D’un commun accord, le retour en Colombie ne représenterait nullement une obligation, chacune d’entre elles pouvait le désirer ou non, mais elles savaient que nous attendrions qu’elles aient au moins 15-16 ans.


Douze années se sont écoulées avant de retourner dans ce cher pays auquel nous devons tout notre bonheur ! Ces années ont été nécessaires et bénéfiques pour se construire, s’affirmer, accepter et exprimer le désir de retourner à la rencontre de leurs origines. Andréa, qui n’avait pas de souvenirs particuliers, si ce n’est ceux rapportés par Vanessa et les photos de notre séjour lors de l’adoption, nous a dit à 10 ans “ bon, on y retourne quand en Colombie ? ”. Au départ c’était pour elle une curiosité tout comme aller découvrir l’Afrique, le parc Disney puis, avec les années, elle a ressenti le besoin de savoir et découvrir d’où elle venait. Quant à Vanessa, la Colombie et sa culture ne l’ont jamais quittée. Y retourner était un rêve mélangé d’appréhensions (peur de ne pas retrouver les sensations qu’elle avait gardées en elle, voire idéalisées, passé douloureux ressurgissant, etc.). Petit à petit, en secret, à 14 ans, alors qu’elle renouait avec l’espagnol au collège, elle a repris contact avec Tía via Whatsapp, puis avec la famille de celle-ci et nous en a parlé très rapidement avec embarras mais, voyant notre adhésion qui était bien normale, elle s’est sentie libérée et a continué de communiquer très régulièrement avec eux. Elle était heureuse de partager ce qu’elle vivait avec nous, sa famille, ses amis, d’échanger sur son parcours scolaire, sa vie de jeune fille, se confier à Tía, qui est une personne bienveillante et intelligente. Nous, parents, restions en retrait de ces échanges, hormis à la Noël ou lors des anniversaires.


L’été 2017 a été l’année décisive de notre voyage suite à la demande de Vanessa qui était bien décidée à retourner sur leur terre natale : grande joie pour Andréa et nous bien entendu. Nous décidons donc sur-le-champ que l’été 2019 serait celui de notre aventure à tous les quatre !


Condition étant que nous ne chercherions pas à rencontrer la famille biologique, ni à retourner dans leur village : Vanessa ne le souhaitait pas pour des raisons personnelles et douloureuses ; quant à Andréa, la curiosité l’aurait bien incitée. Nous leur expliquons qu’il est important de partager ce voyage ensemble et que plus tard il leur appartiendra de faire cette démarche des origines individuellement ou à leur guise. Bien entendu, nous passerions une semaine auprès de Tía Gloria et sa famille, dans la ville où elles ont passé leurs trois dernières années, Bucaramanga.


Organisation du voyage : Nous avions deux années pour préparer ce voyage exceptionnel et cela est passé très vite ! Si vous avez conservé la double nationalité pour votre enfant, nous vous recommandons de veiller à faire vos démarches consulaires le plus tôt possible, au plus tard huit mois avant le départ (tarjeta de identidad obligatoire pour les mineurs et cédula pour les majeurs – ces deux documents sont gratuits lorsqu’ils sont établis pour la première fois) + passeport colombien à jour (un peu plus de 100 euros).


Moment d’émotion et de stress en franchissant le portail du consulat de Colombie à Paris d’autant plus que notre train était resté bloqué deux heures en gare de départ alors que nous avions pris nos dispositions pour être au consulat avant la fermeture des portes (12h30)…notre aventure commençait sur les chapeaux de roues !


Veillez à bien consulter le site et à vous assurer par téléphone ou par mail (cparis@cancilleria.gov.co .Tél. : 01 53 93 91 91) des documents à fournir, respecter les exigences demandées pour les photos, n’hésitez pas à emmener un maximum des originaux apostillés + copies. La présence physique de chaque enfant demandeur est obligatoire, ainsi qu’au moins un des parents pour les mineurs.


Quelle joie immense à la réception de ces documents : chaque membre de la famille les prend en main, commente la photo… surtout les placer en lieu sûr jusqu’au départ, autre coup d’œil sur les billets d’avion déjà en place (Marseille/Medellín via Madrid et même parcours pour le retour). Les acheter le plus tôt possible, dans notre cas en janvier pour départ en juillet – 1000€/personne (on aurait pu faire mieux mais, un peu frileux, nous avons opté pour Iberia).


L’excitation est à son comble avec un pied déjà dans l’avion ! Tant qu’à partir, nous partons quatre semaines (mi juillet à mi août) l’objectif étant de découvrir ce magnifique pays et de rendre visite une semaine à Tía, par surprise, avec la complicité de ses enfants. Nous préférions intégrer cette visite “ exceptionnelle ” au milieu de notre séjour afin de nous familiariser tout d’abord avec la culture et le rythme latino mais aussi afin de dissiper les au-revoirs qui seraient, on s’en doutait, remplis d’émotion.


Depuis Medellín et après avoir visité Guatapé, nous partons à la découverte du pays, en passant par l’incontournable Cartagena de las Indias et du Parc de Tayrona sur la côte caraïbe, tout en appréciant les bains sous la fraîcheur des cascades de Minca.

Rencontre avec Tía Gloria : Après dix jours de tourisme “ insouciant ”, vient alors le moment tant attendu des retrouvailles avec Tía Gloria, prévenue seulement à notre arrivée à Medellín. Vanessa ayant pour habitude de communiquer avec elle, l’appela depuis le parc Cerro Nutibara, site offrant une vue imprenable sur Medellín. “¡ Hola Tía !,… Estamos de vacaciones en un país maravilloso !”, “¿ Bueno cariño, y que país es ?” “¡ El pais donde nacimos, Tía !” “¡ Ay ! ¡ Dios mío ! ¡ Madre mía!…”, vous imaginez bien toute cette émotion et explosion de joie, de part et d’autre en lui annonçant notre proche visite !


Samedi 27 juillet, 14h22, aéroport de Bucaramanga, nous y sommes : abrazos, larmes de joie, d’émotion…
Tía Gloria, accompagnée de ses enfants et petits enfants, est bien là, avec toute cette bonté et cette gentillesse dans le regard et ces gestes maternels. Moment de bonheur, presque miraculeux, à jamais gravé en nous !!!


A notre arrivée chez Tía, quelle stupéfaction en nous laissant guider par Vanessa excitée comme une puce qui n’a oublié aucun détail : le patio, la chambre qu’elle partageait avec Andréa, celle de ses camarades garçons, salle de bain…au fil de la visite elle nous conte ses souvenirs qui ressurgissent. Elle est si heureuse de retrouver les lieux à l’identique, tels qu’elle les avait gardés en mémoire ! Malgré tout, elle interroge Tía sur certains changements “ mais Tía, pourquoi as-tu transformé la fenêtre en porte ? Et là, tu as fermé le muret… ” tout y passe, cela semble incroyable et Tía rit comme une enfant réalisant que sa petite protégée n’a rien oublié. Andréa observe et s’imprègne de ce que son jeune âge ne lui avait pas permis d’emporter dans sa mémoire. Elle regarde d’un air amusé sa sœur qui ne cesse de parler comme si c’était elle qui nous recevait dans sa maison. Et oui, c’était tout à fait cela : la maison de sa jeune enfance et cela n’avait pas de prix ! Vanessa avait passé ces douze dernières années à protéger ses souvenirs, à rêver de ce retour qui était bel et bien là. La soirée est merveilleuse en rencontres et retrouvailles : les frères et sœurs ainsi que les neveux de Tía nous font la surprise de venir partager un de ces fameux gâteaux à l’américaine (colorés et sucrés à profusion). Les années ont passé sans altérer cette spontanéité qu’il y avait entre eux. A l’heure de préparer les arepas, tout naturellement, Vanessa entoure son bras autour de la taille de Tía en posant sa tête sur son épaule, en évoquant des tas de souvenirs.


Nous passons une semaine riche en échanges et en partages, laissant une certaine intimité aux filles et Tía en ayant opté pour un petit hôtel pour nous, parents, dans le même quartier. Nous partageons le quotidien de la famille et en profitons pour retourner à l’école de Vanessa qui retrouve sa maitresse avec beaucoup d’émotion. La garderie d’Andréa est hélas transformée en lieu associatif.


Inoubliable moment que ce sancocho maison préparé au feu de bois, au bord d’une rivière ! De même que notre escapade de trois jours à San Gil et Barichara, où Tía se laisse aller à la découverte de nouvelles activités (rafting et quad) : elle se prête à tout avec de bonnes parties de fou-rire, portée par le bonheur qui nous réunit !


L’heure des au-revoirs venue, les abrazos sont très chaleureux et “ douloureux ”, chacun s’efforce de sortir une blague ou de faire le pitre pour esquiver les larmes qui auront malgré tout raison de nous tous réunis, dans cet aéroport, nous rappelant cet éloignement géographique. Notre famille s’est agrandie et nous reviendrons ! “ El que pisa la tierra de Santander es un santanderiano ! ” Notre séjour se poursuit entre Salento (incontournable Valle de Cocora) et Jardín, où les merveilles de la nature ne cessent de nous surprendre ! L’aventure continue entre chivas, bus locaux, Jeep… authenticité de la vie quotidienne qui nous permet, là encore, d’apprécier toute la gentillesse et la bienveillance des Colombiens !


Bilan de notre voyage


Andréa : “ C’était cool ” et tout le non dit… elle se surprenait et se réjouissait de se reconnaître à travers le physique et le caractère des Colombiens (vivant au jour le jour sans se prendre la tête, souriants, charmants, charmeurs, le rythme dans la peau, la musique à tout moment, …). Elle adorait qu’on l’identifie comme une des leurs ! Retour avec un carnet d’adresses de jeunes Colombiens rencontrés lors du voyage, et découverte de ses aptitudes à échanger en espagnol. Maillot de l’équipe nationale de foot et poncho nous ont accompagnés une bonne partie du séjour et au retour.


Vanessa : « Un très beau séjour riche culturellement et émotionnellement ! Je suis fière d’avoir mes deux belles nationalités. J’ai retrouvé un certain nombre de souvenirs et j’ai découvert de nouvelles choses. Je suis heureuse d’avoir réuni mes mamans et nos familles. Les moments de complicités avec Tía et chaque membre de la famille ont été très importants. En quittant la Colombie, il y a douze ans, je ne m’imaginais pas pouvoir réunir un jour mes deux familles : je me sens apaisée et “entière” à la fois. Mes parents m’ont surpris et m’ont rendue heureuse quand ils m’ont dit qu’ils se sentaient Colombiens. Mon prochain souhait est de pouvoir faire venir Tía en France pour lui faire partager ma vie au quotidien. »


Nous, parents : Merci à la vie d’avoir pu nous permettre de partager cette belle aventure humaine et de pouvoir dire toute notre gratitude à NOTRE Tía Gloria ! Les diverses appréhensions d’avant-départ furent bien vite dissipées par le bonheur partagé de toute la famille ! Andréa et Vanessa resplendissaient de joie, nous les sentions apaisées et fortes de leur cheminement. Cela continue depuis notre retour et nous nous sentons davantage forts et solidaires. Nous avons découvert la Colombie avec un autre regard : paysages
splendides ainsi que richesse de ses habitants et de sa culture ! Nous attendons avec impatience l’opportunité d’y retourner !


Famille Matheron

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